Saint Etienne /Agde 2016
Saint Etienne Agde, 18 au 25 juin 2016
RANDONNEE AVEC L’AMICYCLE DE VILLE D’AVRAY
PEDALEE EN TERRE ARDECHOISE, CEVENOLE ET OCCITANE
ODYSSEE AU PAYS DU RIRE, DE L’HILARITE, DE LA BONNE HUMEUR
Ah mes aïeux, quel voyage, quel périple, quelle aventure !Quelle thérapie contre la déprime.
Mais quel est donc ce traitement miracle ?
Facile, et c’est très simple, vous prenez une bonne douzaine de pédaleurs(ses) aux jarrets bien
musclés, faites les pédaler longtemps, exposez à un bon et chaud ensoleillement, placez le tout
dans un paysage sauvage, verdoyant, et dépaysant, saupoudrez de quelques bonnes histoires,
assaisonnez avec de bonnes épices locales, arrosez avec quelques bonnes bouteilles, mélangez
délicatement le tout et vous obtenez une recette d’anthologie apte à rendre bonne humeur,
sourire, et à soigner tous les maux et maladie de l’esprit.
Désolé Patrick de te faire une concurrence déloyale, mais avec cette posologie, la camisole de
force ne sera plus nécessaire.
Donc, il faut que je vous narre tout cela dans le détail, que je vous compte mon épopée dans
déconn’land.
Tout a commencé le vendredi 17 juin, vers 8 heures chez Hertz pour prendre possession du
moyen de transport de nos merveilleuses machines.
Puis chez Rémi, le chargement commence, nos 14 vélos, du matériel de rechanges (roues,
cadres, patins de frein, tringlerie, chaîne, huile, graisse), des outils, et le paquetage du parfait
pique-niqueur (tables, jerrycans, bâches, assiettes, gobelets, tire-bouchon, important très
important cet ustensile, etc..), tout est rangé avec minutie et application.
Drôlement organisés les petits gars de l’Amicycle, je suis (déjà) impressionné.
Les Rémiy’brothers connaissent leur affaire !
Rien n’est laissé au hasard, une mécanique bien huilée et efficace se déroule sous mes yeux
éberlués.
Les portes de la camionnette refermées, Rémi et votre narrateur prennent la route en direction
de Saint Etienne.
Par Orléans, Bourges, Vierzon, Clermont-Ferrand, nous nous dirigeons vers Saint Etienne, à
la demande de Rémi je conduis le véhicule une petite heure, attention au gabarit quand on se
rabat, manquerait plus que je retourne notre bolide avec son précieux chargement.
Notre point de chute est au Nord de Saint Etienne, à Bussy-Albieux.
Nous voici chez Camille, gite rural (la maison de Plum), où tout est biologique, le pain est fait
par le papa (ancien vétérinaire en retraite), cuisson à l’ancienne se faisant à température
descendante du four à bois. Le pain levant et cuisant forme une vague progressive, comme le
narre Camille.
Nous sommes réveillés dans la nuit à 3 ou 4 heures par le boulanger qui s’active au fournil.
Petit déjeuner royal chez Camille et une première pensée à nos cheminots levés à l’aurore :
Ah les brioches à la praline, et le pain à l’épeautre.
1ère ETAPE
Samedi matin, après un tour à l’intermarché de Feurs pour approvisionner le pique-nique du
midi, nous voici à la gare de Chateaucreux pour réceptionner toute la bande qui descend du
TGV.
Quelques gouttes de pluie les accueillent, journée pluvieuse, sortie heureuse….
Après de rapides présentations, je découvre le groupe avec qui je vais passer les 8 étapes qui
nous attendent.
Le camion est vidé de ses vélos, chargement remplacé par les effets personnels des 14
cyclistes. A ce sujet, quelle variété dans les bagages, il y a des sacs de voyage, des sacs à dos,
des valises, des cantines, une malle des Indes, des paquetages, des petits, des grands, des
volumineux.
La palme revient sans conteste à Ricardo et Ho, mais que contiennent donc tous ces effets ?
Rémi affirme qu’ils ont amené la maison avec eux ! Le doute subsiste entre le kit de
transfusion sanguine ou une poupée à gonflage unique….
Tout le monde s’habille (ou se déguise selon certains) en cycliste.
Après les dernières vérifications sur nos machines (pression des pneus, centrage des roues),
tout le monde piaffe d’impatience, mais premier hic, le verrouillage rapide de ma roue avant
casse, cela m’attire quolibets et plaisanteries. Je suis tout penaud.
Ricardo me prête de quoi remplacer la pièce défectueuse.
Puis c’est le départ de Saint-Etienne, cité dominée par la Manufacture d’Armes et de Cycles,
fondée en 1885, et le centre houiller qui était le premier en France vers 1850.
Nous prenons la direction de Firminy, cité dortoir, où l’architecte Charles-Édouard Jeanneret-
Gris dit « Le Corbusier » a élaboré la « cité radieuse », avec de longs immeubles de 130m de
long !!
Le ciel est couvert, il fait doux, nous sortons de l’agglomération de Saint Etienne où nous
perdons déjà le doc par Unieux, et nous nous engageons dans les gorges de la Loire.
L’atmosphère est sereine, tout le monde est heureux et détendu.
La pluie fait son apparition et devient de plus en plus dense, je suis parti en coupe-vent qui est
bientôt ruisselant.
Heureusement, Fred, notre premier chauffeur attend sur le bord de la route, petit arrêt et
j’enfile mon goretex rouge doublé, spécial pluie : cagoule avec laçage, gants intégrés, et
flanquet au bas du dos. Me voici bien au « sec » même si je ressemble à un gnome arlequin.
D’autres m’imitent, Isabelle enfile un pancho (pas Villa, Caramba), si bien que tout le monde
est en tenue de pluie.
Mes genouillères bleues, mon cuissard noir/jaune, et mon goretex rouge attisent la curiosité de
mes compagnons, et me voilà devenu une cible que beaucoup bombarde.
Certains me conseillant de prendre les gants de Maxime (cadeau d’un de ses patients aux
couleurs Caraïbes 93), couleurs rasta/reggae/Bob Marley/pétards déjantés.
Ça casse à mort dans ce groupe, façon Brice de Nice !
Malgré la pluie, l’humeur est (encore) badine.
Les premières rampes désagrègent le groupe, qui est maintenant morcelé.
Retournac, est le lieu de notre premier pique-nique aquatique, nous sommes à l’abri dans un
stand de lavage de voiture, beau clin d’oeil à la météo il faut en convenir.
Il commence à faire froid, et les premiers grelotements apparaissent chez certains.
Il vaut mieux pédaler, nos corps ont moins froids, direction Vorey, Cheyrac, Lavoute sur
Loire et le Puy en Velay, terme de notre première étape.
Dégoulinant, tout le monde entre dans le hall d’accueil de l’hôtel Ibis, mobilier contemporain,
et chambre exiguë. Je suis avec Rémi Géni(e), car c’est ainsi que la réceptionniste l’a nommé,
Ce surnom va lui coller à la peau durant toute la semaine.
Dans les chambres, le cérémonial douche, lavage, essorage, séchage des effets mouillés
commence.
Bigre, voici Rémi en « Slype », faudrait pas que le lascar me saute dessus, costaud le bougre.
Non, il ne se jette pas sur moi, mais s’affale de tout son long sur le grand lit, et les bras en
croix adoptent la position de l’homme de Vitruve (célèbre dessin du génial Leonard de Vinci).
La pluie a cessé, propres, habillés et secs, nous partons à la découverte de cette ville
enchâssée dans un écrin de pitons volcaniques, capitale du Velay, cette cité religieuse, qui dès
le 3ème Siècle abrite une Vierge noire qui attire toujours les pèlerins. Nous visitons la
cathédrale Notre Dame et son cloitre du 11ème Siècle, mais impossible d’accéder au piton de
l’Aiguihle (85 m de haut où domine la Chapelle Saint Michel) qui vient de fermer.
Durant le diner, l’ambiance est chaleureuse, et puis je sais maintenant que s’endormir avec le
mamelon d’un des seins de sa femme dans la bouche, n’est pas sans conséquence, surtout si
l’on fait chambre à part (merci Etienne).
2ème ETAPE
Les préparatifs du départ sont un peu perturbés par la (première) crevaison de Fred.
Nous partons sous un ciel couvert mais sans pluie.
Tout de suite ça monte, et le groupe s’effiloche, se désagrège, devant les Big Machines (Ho,
Ricardo, et Maxime), Fred crève à nouveau !
Coubon, puis le Monastier-sur-Gazelle, la pluie fait son apparition, et s’intensifie.
Passage sous le viaduc de Recournerie, la pluie ne cesse pas, et il commence à faire frais, je
grimpe avec Rémi, je suis en corsaire, surchausse et goretex, je suis relativement protégé.
Direction les Estables, le plus haut village du Massif Central (1343 m), où nous nous
précipitons au chaud dans l’estaminet local, prendre un chocolat brûlant, Rémy, Fred et
Isabelle nous rejoignent.
Nous sommes frigorifiés. Maxime qui vient de monter au col de Boutières, redescend et nous
rejoint, comme d’autres.
C’est un peu la débandade, dehors il fait 9° degré, Ricardo speedi Gonzalez nous appelle,
perdu il n’est pas sur la bonne route !
La pluie, le froid, le vent glacial ont entamé notre mental, après examen des cartes, certains
vont tirer tout droit, en direction du Mont Gerbier de Jonc, d’autres vont suivre la trace (Par le
Col de Boutière, et Saint Martial).
Le paysage est constitué de prairies d’élevage bovins et de champs de genets en fleurs.
Jacques qui conduit le fourgon a anticipé le pique-nique (grand merci pour cette initiative) et a
convenu avec un restaurant, aux sources de la Loire, afin que nous puissions manger au chaud
à l’abri, bien que la porte devant restée ouverte continue à nous glacer.
Toute notre troupe est arrivée à bon port.
Vin chaud, tarte à la myrtille, et café brûlant complètent notre repas froid.
Rémi, à l’ancienne garnit son poitrail velu avec 2-3 journaux pour attaquer la descente comme
l’aurait fait Charlie Gaul en 1958 sur le tour de France.
Nous nous estimons chanceux, car quelques jours plus tôt, la météo très fraîche n’a pas été
sans conséquence sur l’Ardéchoise 2016, au départ de Saint-Félicien, sur le parcours de
l’Ardéchoise Vélo marathon, les organisateurs ont dû gérer les hypothermies et abandons en
cascade, les interventions des services de secours, et le rapatriement de coureurs.
Réchauffés, nous repartons sur la route des crêtes, Bourlatier (avec ses maisons en toit de
Lauze), Roche des Baux, puis Mézilhac (1140m), pour une longue descente sur Val les Bains.
Miracle, plus de pluie, le ciel devient bleu, la température remonte, l’air est chaud, et il faut
s’effeuiller.
Les gorges de la Volane sont splendides, tout le monde revit.
Arrêt au pied d’Antraigues sur la Volane, perché sur un piton de lave, là où Jean Ferrat
habitait lors de sa période ardéchoise. Maxime, fan du moustachu chanteur poète communiste
se recueille quelques instants.
Nous venons de passer la ligne de partage des eaux Nord/Sud, et cela se sent, les figuiers,
châtaigniers, chênes Quercy constituent la grande partie des sous-bois.
Nous atteignons Vals les Bains, cité thermale connue depuis le 17ème siècle pour la vertu
thérapeutique de ses eaux et pas celle de sa bière locale : la Bourganel.
Casino, hôtels et jardins datent de la Belle Epoque.
Ricardo, Maxime, Ho, Eric et Patrick sont déjà attablés, goûtant aux produits régionaux.
A l’hôtel de l’Europe, je suis toujours avec Rémi, et pour la dernière fois, essorage (façon
cyclo, par exemple vous mettez un maillot enroulé dans une serviette, qu’il faut tordre à 2 à
contre sens, et hop c’est sec) de nos effets mouillés.
La soirée est agréable, flânerie sur les bords de la Volane, au soleil !
Aujourd’hui, j’ai enrichi ma connaissance sur les préservatifs à la saveur mayonnaise et
pomme, et tout le groupe saura comment réagir devant une abeille invasive, miel ou noyade il
faut choisir !
3ème ETAPE
Il fait beau et chaud, l’humeur est joyeuse et tout le monde a le sourire aux lèvres.
Les habits d’été sont de sortie, attardons nous sur les tenues portées. Il y a beaucoup d’Ekoï ,
du noir, du jaune, du rouge, du blanc, du vert, du rose fuscia, Isabelle porte une jolie tenue
féminine, et puis il y a Fred avec un maillot totalement « space » qui reprend l’anatomie du
buste de manière assez réaliste (coeur, poumons, viscères, artères, colonne vertébrale) faisant
face au maillot classique de Ho.
Je remarque 2 maillots du VAPS (Ville d’Avray Peugeot Sport), attention il va y avoir de la
lettre recommandée si le CEO (Chief Executive Officer Jean-Louis) du VAPS apprend ce port
illégal.
Direction Aubenas bâtie sur un solide éperon surplombant une boucle de l’Ardèche. Nous
traversons sans encombre cette ville à la longue tradition commerçante et industrielle, où le
châtaignier fût du Moyen Age à la fin du 19ème siècle « l’arbre à pain ». C’était le pivot des
économies familiales de la Cévennes Ardéchoise.
A la sortie d’Aubenas, direction Mercuer, vers Rocher. Ça monte tout de suite, le col du
Rocher (1,9 km à 7%,), le col de Chazeaux (1,6 km à 5%), par des petites routes qui
serpentent en sous-bois.
Le groupe est totalement éparpillé. Me voici avec Rémy et Rémi, Jacques et Isabelle, nous
faisons une halte improvisée, histoire de déguster une poignée de cerises du cru, et rencontre
avec un groupe de cyclos de Vilaines la Juhel.
Nous commençons la montée du col de Meyrand (16 km depuis Valgorge, pente de 5%), il
fait drôlement chaud (30-32°degrés), le paysage est sublime avec le massif de Tanargue sur
notre droite. Je découvre un phénomène que je pensais réserver aux « gros » : la transpiration.
Rémi à un vrai coup de moins bien, je l’accompagne, lui passe mon bidon. Enfin c’est
Loubaresse, lieu convenu du pique-nique organisé par Sylvie. Notre doc et Ho viennent audevant
des attardés (du vélo, pas du cerveau, quoique…).
Voici Etienne et Patrice qui arrivent, je suis admiratif !
Alors taboulé or not taboulé après 3 jours d’abstinence, telle sera la récurrente question lors
de notre pique-nique quotidien. Allongés dans l’herbe grasse, la tête à l’ombre nous
lézardons, savourons ces moments d’extase. A côté de nous, un cyclo-randonneur au long
cours se restaure, look d’enfer, moustache gauloise, tenue digne de Jacques Kerouac, vélo
muletier au chargement invraisemblable.
Certainement indisposé par nos babillages, il lève le camp.
Tout le monde repart, mais hic, nous ne pouvons plus suivre la trace, la D301 est fermée. Un
conseil de guerre est improvisé, il y aura 2 solutions, une va passer par Saint Laurent les Bains
et la Bastide Puylaurent, l’autre par le col de Meyrand et descente sur Chambon et
Masméjean.
Les costauds choisissent la première, les sages (dont je fais partie) la deuxième.
Au sommet du col de Meyrand, par une longue descente peu pentue, longeant la rivière
Masméjean nous rejoignons Saint Etienne de Lugdarés et Luc, puis direction La Bastide
Puylaurent.
Et à partir de cette ville, par une spectaculaire descente, virage large, bonne visibilité,
excellent revêtement, nous plongeons vers Villefort. Le doc ou appelé communément
Monsieur + invente un nouvel itinéraire de délestage auquel se rallient les meilleurs.
Tout le monde a pris du plaisir, 64 km/h pour moi au compteur, mais d’autres ont été
beaucoup, beaucoup plus vite (Fred 75 km/h).
Au Belvédère du Mont, un arrêt photos s’impose, avec une vue sublime sur les gorges de
Chassezac et le lac de Bayard-Villefort, mis en eaux en 1964, lac de 135 hectares. En bordure
du lac, domine le majestueux Château de Castanet.
La châtaigne a été longtemps la principale production agricole de cette région, c’était la
castanéiculture, avec également les mines de plomb.
Mais toutes ces activités ont disparues, et la ville semble s’être endormie. Nous descendons à
l’hôtel « La Balme », datant certainement de la Belle Epoque, les vélos sont rangés dans un
garage, à côté d’un potager bien entretenu par une dame avenante.
Nos chambres donnent sur l’arrière, avec vue sur un magnifique poulailler, précision qui a son
importance, vous comprendrez un peu plus tard.
Etienne et Patrice arrivent, et je suis émerveillé et enthousiaste qu’ils finissent cette grosse
étape.
Depuis 3 jours, je découvre le groupe, varié, bigarré, à la fois hétérogène et homogène.
Les diners sont conviviaux, bruyants, ponctués de fou rire, ricanements et de gloussements,
les histoires et anecdotes contées par les uns et les autres ayant le mérite de solliciter
zygomatiques et diaphragme. Sur ce registre, mention très bien à Maxime, le roi incontesté de
la blague et du récit humoristique.
4ème ETAPE
Réveillé au petit matin par le coq d’en face, vers 7h-7h15, j’éructe à la fenêtre un retentissant
« Germaine sort les poules ».
Cette réplique va devenir célèbre jusqu’à la fin de notre périple, et chaque matin je rugirais ce
cri de ralliement de notre groupe.
C’est le départ, sous le soleil vers Saint André Capdèze et Brésis. Il fait de plus en plus chaud,
et s’arroser et boire devient primordiale. Nous suivons la vallée de la Céze, et encore une fois
le décor est magique. A Aujac, les costauds prennent la trace via Bonnevaux et Malbosc, les
autres vont tout droit pour arriver à Aubrias.
Aujourd’hui je suis le compagnon de route de Sylvie. A Aubrias, direction le barrage de
Sénéchas, construit en 1973/1976 sur la rivière Céze et son affluent l’Homol, ouvrage long de
120 m, haut de 62 et de 15 m d’épaisseur.
Nous sommes dans un pays de sous-bois, aux senteurs capiteuses, quasiment désertique, les
rares propriétés rencontrées nous interrogent, mais que font leurs habitants à longueur
d’année.
Comme le dit Jacques, il faut avoir une vie intérieure riche et pleine pour s’accommoder de
cet isolement ou alors louer sa maison pour des films Y.
Par des petites routes sinueuses nous atteignons Peyremale, où se trouve un bel édifice roman
(Etienne visite ce site après un chemin tortueux…)
En direction de Chambon, Chamborigaud, la route est bucolique, voilà un viaduc en arc de
cercle.
Notre pique-nique est à la sortie de Belle Poêle. Isabelle a trouvé un beau coin au calme et
ombragé. Une pause bien méritée, et la chaleur s’accroit. Rémi et moi arrivons les premiers, et
le groupe des costauds quelques dizaines de minutes plus tard avec un bon coup de chaud, pas
vrai Fred ?)
La crème de protection solaire devient indispensable.
Les jambes de Ricardo et d’Eric virent au rouge écrevisse.
Nous enfourchons nos destriers, et en route par Nojaret, Vialas et c’est le col de la Croix de
Berthet (1088m, les 5 derniers kilomètres à plus de 6%). La chaleur ne nous rend pas
l’ascension facile.
Je monte avec Rémi, et les flèches nous doublent, Ho, puis Maxime et Ricardo.
Ho est un cas qui mérite que l’on s’y attarde quelque peu, écouter la minute Jalabert :
Un pignon fixe de 49x20, voilà qui est plus que singulier pour grimper (développement de
5,38 m), avec un 50/34, le développement équivalent correspond à 50x22 ou à 34x 14.
Et oui, les petits gars, c’est du gros !!
Faut être très puisant pour emmener de tels braquets, mais le lascar est bien pourvu de ce côté.
Il me semble avoir entendu que Ho grimpait certains cols à 18 km/h, ce qui donne une
cadence de pédalage de 56, donc tout en force, pas de pédalage en souplesse.
En descente, par contre, la vitesse est limitée par la cadence de pédalage : 120 coups de
pédales donnent 38 km/h, et 110 se traduit par 35 km/h.
Je suis tout de même admiratif de ce que le bonhomme est capable de faire, chapeau l’artiste !
En haut du col, le point de vue est magnifique, sur notre gauche la montagne du Bougès.
Voici le Pont de Montvert village connu pour avoir été en 1701 le point de départ de la guerre
des Camisards : soulèvement protestant dans les Cévennes et le Bas-Languedoc, sous le règne
de Louis XIV, qui avait interdit le protestantisme,
Après un petit coup d’oeil au pont-beffroi enjambant le Rieumalet, nous nous désaltérons avec
un Perrier bien frais.
La descente sur Florac est sans histoire, halte à l’hôtel « les gorges du Tarn », logis de France
et table d’excellence mais sans poulailler, gage d’un diner à nous faire saliver.
Nous sommes installés dans une dépendance au fond d’une grande cour, le plateau des
Causses Méjean dominant majestueusement toute la ville.
Lavé, désaltéré tout le monde se précipite au centre-ville, car ne l’oublions pas nous sommes
le jour de la fête de la musique.
Les filles sont particulièrement coquettes ce soir, Sylvie avec une tenue en dentelle, et Isabelle
avec une petite robe d’été légère, façon Marylin Monroe, surtout quand le vent souffle !
Le centre historique, aux ruelles étroites et aux hautes façades est grouillant de monde.
Arrêt à la terrasse d’un salon de thé pour déguster une glace.
Les membres du groupe semblent très attachés à ce rituel, qui se répètera souvent.
Une patrouille de la maréchaussée survient avec chien renifleur, et chaque estaminet est
l’objet d’une investigation méticuleuse, Fred affirme qu’il cherche de la Beu !!
Un connaisseur le Frédéric, et pour lui cela ne devrait pas être trop difficile d’en trouver.
Florac était une région très agricole mais vivait aussi du commerce des cocons, des vers à
soie, produits dans les magnaneries des Cévennes. Cette activité avait apporté aux Cévennes
une certaine prospérité. A cause des maladies des vers à soie et du développement des fibres
synthétiques, c'est la ruine de la sériciculture.
La ville est fréquentée par des touristes, des randonneurs et une faune locale, genre
« babacool » « t’en veux », 2nde génération de soixante-huitards, hippies version 21ème siècle.
En soirée nous regagnons nos chambres, au dernier étage, Rémi et moi avons des randonneurs
comme voisins, car il y a des chaussures de marche bien rangées sur le palier.
Les relents et miasmes dégagées sont écoeurants, cela puirre dans le couloir. En guise de
représailles, j’attache ensemble les lacets de plusieurs chaussures. Rémi, complice, me lance
un « t’es con !! ».
5ème ETAPE
Réveillé vers 7h, je me précipite à la fenêtre, et entonne le rituel et guttural cri de ralliement
du groupe « Germaine sort les poules ».
Sylvie qui est en face, étant à sa fenêtre en train de replier son petit linge pouffe de rire.
La journée s’annonce bien.
Après le copieux petit déjeuner, d’un commun accord il est décidé de faire le tour du Causse
Méjean dans le sens inverse de ce qui était prévu, ceci afin de monter le col du Perjuret en
matinée, et pas en milieu d’après-midi en pleine chaleur.
Le thermomètre a encore grimpé.
Les corps ont été généreusement badigeonnés de crème solaire, indice 50+++ pour Eric.
Le départ est retardé par Patrick qui doit changer un pneu fort endommagé, il adore les
travaux manuels « Peau de lapin », surnom donné en raison d’un pelage fourni.
Ah ! Je n’ai pas encore parlé de notre échelon médical, très étoffé, pour les maladies du corps,
de la tête et du coeur, jugez-en par vous-même :
· Maxime, notre « french doctor », spécialiste en uro-déconnologie,
· Isabelle, experte en bobologie, soins, traitements doux et apaisants,
· Patrick, docteur des boyaux de la tête (comme dirait le regretté Coluche).
C’est parti pour le tour du Causse Méjean.
Nous remontons la vallée du Tarnon, tout le monde roule groupé, Merci à Maxime pour
m’avoir fait connaitre Denis Choukroun, avec une histoire à hurler de rire (Rolex oblige).
Après Vebron, nous voici à Fraissinet de Fouqués, au pied du col de Perjuret (1031m, 5 km à
6,8% de moyenne).
L’ascension parait longue car il fait chaud, notre groupe est fidèle à un éparpillement
inorganisé le long de la route.
Au détour d’un virage j’aperçois la stèle commémorant la chute tragique de Roger Rivière sur
le Tour de France 1960. Jean-Paul Olivier est de retour…..
Au sommet, nous attendons tout le monde, la vue sur le mont Aigoual fait saliver Maxime,
qui brûle d’envie d’y aller, mais la balade fait pas loin de 60 km aller et retour, et se ravise.
Tiens des gars du club de la Baule arrivent un par un.
Curieux, je m’approche et les questionne : « Jean-Jean est-il avec vous ? ».
La réponse est affirmative, il est dans le groupe de derrière, que nous attendons et enfin Jean
le Guillou se pointe, c’est un ancien collègue du club de Montigny le Bretonneux. Il a
déménagé début Juin pour la Baule. Le monde est bien petit par moment. Nous immortalisons
les retrouvailles par quelques photos, et l’on repart pour 11 km de descente vers Meyrueis.
A partir de ce village nous nous engageons dans les gorges de la Jonte, la route est en léger
faux plat descendant et les « gros moteurs » s’en donnent à coeur joie, Eric, Patrick, Rémi
entre autres.
Le paysage est sublime, à couper le souffle !
Cet ensemble de gorges vertigineuses allie la splendeur des sites naturels au charme préservé
des villages nichés dans les falaises. Sur plus de 20 km la rivière Jonte se faufile au fond d’un
canyon impressionnant. Parmi les sites, notons la Grotte de Dargilan, la Terrasse du Truelle,
le Roc Saint Gervais. Des vautours nous saluant depuis les ascendants.
Le Rozier, village où la Jonte se jette dans le Tarn, Rémi qui était en avant vient de nous
trouver un point de chute pour se sustenter.
Bigre il ne fait pas les choses à moitié, nous entrons chez un maître restaurateur, c’est sûr, la
soupe va être bonne. Quatorze affamés en tenue de cyclistes se mettent à table et nous
commandons, côté liquide de l’eau et encore de l’eau.
Repus, nous repartons remonter les Gorges du Tarn.
En reprenant la route, je ne me sens pas bien, Kiki tout mou, sans ressort, jambes cotonneuses,
trop mangé peut être.
La beauté du paysage est stupéfiante. Cirque des Beaumes, Roc des Hourtoux, Roc de Serre,
puis surgit le Château de la Caze planté sur un piton rocheux, et encore des merveilles
façonnées par Dame Nature, le Cirque de Pougnadoires et de Saint Chely.
Je ne roule pas bien vite (mon 5ieme jour), Rémi chien de berger dévoué me soutient.
Voici Sainte-Enimie pour un arrêt sorbet. Je vous l’avais dit !
Le café qui jouxte celui où nous sommes a été pris d’assaut par les gars de La Baule qui
carburent à la bière !
En route pour Quézac (encore de l’eau), en admirant le château de Castelbouc, enchâssé dans
la montagne.
Quelle prouesse architecturale, je suis admiratif et je m’interroge sur les moyens mis en oeuvre
pour bâtir pareil ouvrage.
A Quézac, le château de Rocheblave se dresse imposant, puis Ispagnac, et enfin Florac. Je
suis bien aise d’arriver.
Douche, diner copieusement arrosé, et détente pour moi, alors que plusieurs du groupe vont
dans un estaminet local participer au soutien de l’équipe de France qui joue ce soir-là contre
la Suisse, match nul sur toute la ligne.
Il faut noter la conversation de haute tenue entre Eric et Maxime sur la réintroduction des
chevaux polonais Przewalski sur le Causse Méjean. Eric connaissait bien son sujet, héritage
polonais oblige. Nul besoin de somnifère pour moi ce soir.
6ème ETAPE
Réveil traditionnel, avec le cri de ralliement du groupe lancé pile poil à 7 heures.
Ce matin Rémi conduit le véhicule, il a besoin de souffler un peu.
Aujourd’hui c’est une grosse étape, Patrice décide de nous abandonner après la 1ière bosse, la
solidarité des 3 anciens ne dure souvent que pas plus de 1/2h, heureusement que l’assistance
le rapatrie et le replace à la tête du peloton quelques dizaines de minutes plus tard.
Nous descendons (comme hier) la vallée du Tarnon, puis à hauteur du Mazel, direction Le
Pompidou. C’est tout de suite la Corniche des Cévennes, et nous attaquons le col de
Solpérière (1010 m, 7,9 km avec 2 passages à 8,7 et 9,4%).
Nous sommes sur l’ancienne route royale, de Nismes à Saint-Flour.
Je roule avec Sylvie qui m’avoue être molle du genou ! mais kiki pas mou ce jou-là.
Chacun roule à son allure, et dans les forts pourcentages les chats maigres sont un peu plus
avantagés.
Un moment je reviens sur Patrick, mais sage, je ralentis et continue de rouler avec Sylvie.
C’est maintenant le Pompidou, puis le col de l’Exil, le col Saint Pierre et la descente sur Saint
Jean du Gard, qui était prospère du 19 au début du 20ème siècle grâce à l’élevage du vers à soie
et du murier, au plus fort de cette période la ville comptait 21 filatures, dont la plus célèbre
était la filature Maison Rouge.
Cette ville abrite également une tour de l’horloge, ancien clocher de l’église catholique du 12
siècle.
Rémi nous y attend, et décidons que le pique-nique se fera à Lasalle, et ça monte encore et
toujours depuis Saint Jean du Gard.
Enfin, c’est Lasalle, village typique des Cévennes gardoise, avec sa place et ses platanes
centenaires et l’ancienne filature du Pont de Fer.
Du pique-nique, je retiens les crevettes assaisonnées, carottes rappées, salade niçoise, et les
cerises achetées au marché de Florac, et de l’eau, de l’eau et encore de l’eau.
La température a encore fait un bon sur le thermomètre.
Rémi reprend sa machine et c’est Ricardo qui prend la suite.
La trace passe par les cols du Mercou et de l’Asclier (12 km depuis Estréchure, pente
moyenne de 4,8%).
Beaucoup pense que c’est trop corsé, et un plan B se met en place, mais renseigné par les
autochtones la route de Colognac étant fermée, nous n’avons pas d’autres choix que de passer
par Cornelly, Saint Hippolyte du Fort et route directe pour Ganges.
Les costauds partent et suivent la trace, Ho, Maxime, et ¾ Eric.
Le reste de la troupe suit la route du plan B.
A partir de Saint Hipolyte du Fort, par une route en ligne droite et encombrée, les plus forts se
détachent, Rémi, Patrick, Fred.
Ce n’est pas le genre de parcours que j’affectionne.
Rémi s’étant arrêté à l’approche de Ganges dans un virage se fait traiter par 2 filles en panne
de voiture : « les mecs ce n’est plus ce que c’étaient, celui-là, il s’arrête et se barre »
Nous atteignons Ganges après un sorbet savouré goulument et l’hôtel des Norias. C’est la
grande classe, 3 cheminées et 3 marmites selon la classification des Logis de France.
Va falloir se tenir correctement, et la topologie des lieux ne me permettra pas de faire le réveil
matinal des gallinacés.
Ganges, la porte Sud des Cévennes se situe aux confluents de la Vis et de l’Hérault.
La vieille ville est typique des villages cévenoles médiévaux. Au 19ème siècle il y avait les
mines de fer, d’argent, de plomb ainsi que les usines de filatures de soie, des milliers de
muriers envahissent alors les coteaux, tout cela assurait la richesse de la ville.
Après le rituel douche, petite lessive et vêtement propre, le magnifique parc verdoyant et
ombragé nous accueille.
Les chaises longues sont prises d’assaut, comme les tables qui bientôt se couvrent de divers
rafraichissements. Certains se sont même baignés dans les eaux fraiches de l’Hérault.
Richard baptisé le lendemain par Maxime « le Géant vert », un ami américain de Ho vient de
rejoindre le groupe, pour rouler avec nous jusqu’à Agde.
Un beau bébé, on devrait être bien protégé derrière lui,…à condition de rester dans ses roues.
Les avions arrivent, Maxime énervé, affirme avoir attendu Eric pendant un bon bout de temps.
Eric qui arrive, a le visage marqué. Se perdre ou faire demi-tour, cela est simple comme un
coup de fil……pour des amis de 30 ans.
Nous dinons dehors, sous un magnifique murier, le succulent repas et les bouteilles chahutées
nous transportent d’aise.
Mais une manifestation festive se tient sous une magnifique pergola, à côté de nous, il y a
bien une bonne soixantaine de personnes, toutes et tous jeunes.
Intrigués, nous menons l’enquête, il s’agit d’un séminaire de visiteurs médicaux, sur le thème
évocateur des médicaments pour le testicule ascenseur. Tout cela est véridique !
Rémi et moi-même essayent d’assister à la présentation (avec planches projetées), mais nous
sommes refoulés gentiment.
Interrogé notre French Doctor, nous explique dans le détail cette pathologie essentiellement
infantile.
Notre hôtel est très excentré par rapport au centre-ville, il n’y aura pas de sortie ce soir.
7ème ETAPE
Vers 9 heures tout le monde est prêt, mais Maxime attentionné me fait remarquer que ma roue
arrière est sous gonflée. Pas de problème, un coup de pompe à pied et hop c’est bon.
Mais quelques minutes plus tard, j’ai droit au même avertissement.
Contrarié, c’est sûr, je répare rapidement, et tout le monde part, tous ensemble, tous ensemble,
1, 2, 3, CGT, 1, 2, 3 CGT (c’est pour Fred of course), CGT, C pour Cyclistes ou
Compagnons, G pour Guillerets ou Gais, et T pour Tout le temps.
Direction le col de la Cyre 196 m au Sud de Ganges. Nous longeons d’anciennes usines
abandonnées, certainement des filatures.
Eric conduit le véhicule après avoir ravitailler en taboulé, son entrée préféré….
Direction Brissac, la montagne de Séranne se dresse à notre droite, puis c’est Saint André de
Buèges où nous traversons la rivière Buèges, et par une belle petite côte nous changeons de
vallée et nous nous retrouvons dans les gorges de l’Hérault, où dominent montagnes escarpées
de calcaire blanc, falaises abruptes surgissant de la garrigue odorante.
Nous approchons de Saint Guilhem le désert
Peu de touristes, même pas Eric que nous avions conviés à ce point de RDV de St Guilhem le
désert, ce qui nous permet d’accéder au coeur du vieux village à la force de nos jarrets.
La place centrale du bourg est superbe, où domine un platane multi-centenaire.
A deux pas se dresse l’église Saint Guilhem. Son chevet est un chef-d’oeuvre de l’art romain
languedocien. La succession des arcades et les belles fenêtres donnent à l’ensemble une belle
harmonie et une grand élégance. La nef de l’église, étroite date du 9ème siècle.
De chaque côté du coeur des cavités abritent les reliques de Saint Guilhem et celles de la vraie
croix (offertes par Charlemagne à Guilhem, son cousin).
Nous reprenons notre route et croisons Eric et sa célèbre casquette des moteurs BERNARD
(promotion oblige), passons à côté du Pont du Diable, construit au 11ème siècle, exemple de
technique du premier art roman.
Montpeyroux, et Arboras où nous faisons la pause pique-nique, bien à l’ombre, car ça cogne
fort. Il fait de plus en plus chaud. Les GPS-compteurs annoncent 38/39° degrés.
C’est reparti, devant nous c’est le col du Vent, 9 km avec une pente moyenne de 5,5%.
Grimper ce col par pareille fournaise est éprouvant (40° sur le bitûme), Rémi et moi grimpons
de concert, obsédés par l’idée de boire et de s’asperger. Les mobylettes nous passent (avec
Richard « le géant vert »).
Au sommet, Rémi, Rémy et Kiki passent derrière les as de la pédale.
Eric en conducteur est là, il en a profité pour soulager Etienne et Patrice qui repartent au
sommet.
Longue descente sur la Vacquerie et Saint Martin, Saint Pierre de la Fage, puis Soubès, où les
premiers attendent le reste de la troupe.
Maxime arrive, mais son anatomie est étrange, ceinture pelvienne enflée du genre
éléphantiasis.
Ouah, il vient d’acheter des pêches de pays à l’échoppe d’une petite dame.
Une chacun, on se délecte, elles sont parfumées, juteuses et moelleuses à souhait.
Certains tirent tout droit vers Lodève, les autres font la trace par Fozières, Sourmont, par une
petite route pentue et qui serpente en sous-bois, pour plonger brutalement sur Lodève, Isabelle
et Rémi saturent en fin de parcours, ville dominée par la cathédrale Saint Fulcran,
majestueuse et austère, de style gothique méridional. L’hôtel de la Croix Blanche est notre
gite pour ce soir, nous nous retrouvons tous et prenons possession de nos chambres.
Et là, Maxime m’affranchit et me précise que ma crevaison du matin était fictive, ah les
coquins !!
Après le rituel douche, petite lessive, c’est le moment de visiter cette ville qui était un centre
textile actif sous le règne de Louis XV, et qui avait obtenu le monopole de la fourniture des
draps pour les troupes royales d’infanterie.
La visite de la cathédrale s’impose. L'édifice mesure 58 mètres de longueur; la nef principale
15 mètres de large avec une hauteur sous voutes de 25 mètres; 45 mètres de largeur au niveau
du transept. La grande rose fait 7 mètres de diamètre.
Un choeur à nef unique éclairé par neuf fenêtres gothiques d'une hauteur remarquable de 12 m.
En face s’élève un clocher de plus de 57 m de hauteur.
Nous nous retrouvons pour un apéritif collectif, et Jacques trempe un doigt dans un flacon
d’hexomédine, sur les conseils de Maxime, pour soigner un panaris.
Etrange, l’origine de ce mal interpelle certains, et les supputations les plus variées fusent :
· Un coup de bec de poules (lors du réveil matinal),
· Ongles ou peaux rongés suite à un petit déjeuner bruyant aux Norias
· Choc sur le guidon, ou pincement en freinant.
Malheureusement nous ne saurons rien de la cause de ce mystérieux mal.
Retour à l’hôtel, dîner et choix pas facile du chauffeur pour le lendemain, enfin dodo pour
beaucoup.
8ème ETAPE
C’est notre dernière journée ensemble.
Ce matin, réveil vociféré et modifié comme suit « Raymond sort le Cochon » !!
Patrice a été surpris me semble-t-il, il doit préférer les poules au cochon.
Les Farges sont au volant.
L’étape est facile, peu de routes pentues, et aussitôt le départ, les « ceusses » qui ont des gros
jambons filent à la vitesse de l’éclair, mais faute de GPS, ils attendent souvent le doc. Je reste
derrière avec Sylvie.
Nous longeons la vallée du Lergue, passons à Rabéjac, avec une belle vue sur le lac de
Salagou , son village englouti, puis Othon, Salasc.
La terre est rouge, d’origine argileuse, et les vignes sont partout. Cap sur Mourèze et le cirque
du même nom. Après un peu de VTT dans les petites ruelles étroites nous voici devant un
incroyable chaos de roche. Le point de vue est déroutant mais sublime.
Le cirque de Mourèze est un vaste ensemble dolomitique formé de milliers de rochers aux
allures étranges, torturés par l’érosion du vent et de la pluie.
Tous ces rochers portent des noms évocateurs, comme Demoiselle, fées, Grand Manitou,
Meunier, Tête de Mort……évocations fantasmagoriques, voir magiques.
Nous repartons et faisons une halte à Villeneuvette, ancienne manufacture royale de draps fins
et colorés. Cette manufacture recevait l’appui du grand Colbert au 17ème siècle qui voulait
casser le monopole des anglais et des hollandais.
La visite est décevante (tout est fermé) et les artisans occupant ce site il y a 20 ans ont déserté,
pas facile de rouler dans les cours intérieures en pavés, Patrick glisse et s’étaler de tout son
long, sans conséquence pour Patrick ni De Rosa.
Cap sur Pézenas, via des petites routes dans le vignoble languedocien, et ça roule fort pour les
hommes de tête, chacun voulant manifestement griller ses dernières cartouches, on largue Ho
enfin le dernier jour…..
Pomérols, Marseillan et Agde sont en vue.
Tout le groupe file vers Marseillan Plage, pour un bain bien mérité dans la grande bleue.
Rémi qui a un cousin à Marseillan me demande de l’accompagner. Nous voici chez LE Jean
Claude (petite précision, les Lorrains utilisent toujours un article défini devant chaque
prénom). Après une douche gentiment proposée, je fais connaissance avec ce cousin de Rémi.
Quelle surprise, Jean-Claude connaît bien le bassin de Briey, et mon père était de cette région,
nous évoquons des lieux qui nous parlent.
16 heures, après un sympathique barbecue, nous nous dirigeons vers Agde et la gare, où nous
retrouvons toute la bande, qui a bien profité de son après-midi : plage, baignade, bain de
soleil, repas des produits de la mer « les pieds dans l’eau ».
Sur le parking de la gare commence le déchargement des bagages du camion, avec toujours la
même organisation, puis c’est le chargement des vélos fait avec zèle et précision, enfin après
une rapide toilette chacun enfile sa tenue civile.
J’ai aperçu quelques beaux petits culs nus !!
J’aurais bien aimé visiter le musée de l’Ephèbe au centre-ville (magnifique statue en bronze
de 1,40 m de haut, de style grec datant du 2ème siècle, découverte dans le lit de l’Hérault en
1964), mais hélas notre timing ne le permettait pas au début.
Etienne et Patrice (les papy driver) remontent le véhicule avec sa précieuse cargaison en
s’offrant même une photo MESTA du camion sur l’A75.
Nous sommes dans la gare, mais premier contretemps, notre TGV est annoncé avec 30
minutes de retard, puis 50 minutes, puis 1 heure et enfin 1h50.
Les quolibets pleuvent sur la SNCF, Rémy qui a officié dans la galaxie du rail est même
(gentiment) interpellé !
La patience est amère mais son fruit est doux (Sénèque), enfin, notre train est annoncé. Tout
le monde s’installe, les 4 heures de trajets passent très vite avec un dîner que seul la SNCF a
le secret…
Gare de Lyon, taxi et retour au bercail.
Après une bonne grasse matinée, je récupère mon vélo chez Rémi, et nous nous quittons,
radieux en ce qui me concerne, la tête pleine de bons souvenirs, enchanté par les merveilleux
paysages traversés, subjugué par l’ambiance de folie qui a régnée, et conquis par les
compagnons de route que j’ai côtoyés.
Cyclistes de l’Amicycle, merci pour cette superbe randonnée !
Christian dit Kiki, reconnaissant à
Isabelle et Fred
Le doc Maxime
Sylvie
Les Rémi/y
Ricardo et Ho
Eric
Le trio des sages Jacques Etienne Patrice
Patrick Peau de lapin
Une pensée à Didier qui devait nous accompagner
Et la participation exceptionnelle américaine de Richard le Géant Vert
Et la basse-cour accompagnante chaque matin