La TRANSPYR 2012
La Transpyr du 23 juin au 1er juillet 2012 comme si vous y étiez!
En résumé, la Transpyr, c’était très, très, très bien !
Le temps beau ou très beau, sauf quelques heures le dernier jour. Les paysages magnifiques lorsqu’ils n’étaient pas époustouflants. L’ambiance amicale, chaleureuse et détendue. Et en plus, on arrivait en haut des cols sur nos vélos (ni à coté ni en voiture !). En un mot : le pied.
On recommencera.
Le détail :
1er jour : où on découvre qu’à la SNCF les trains de nuit roulent de jour.
Collioure-Prades
Il y avait clairement deux écoles :
Ceux qui, arrivés la veille (Patrick, Etienne, Jean Pierre, Catherine et Jacques), on fait la photo face à la mer à Collioure, puis, passé le col de Mollo, ont découvert les lauriers roses sur les contreforts du massif des Albères, puis les oliviers vers le col de LLauro, puis les chênes lièges, vers le col de Fourtou et le col de Xatard, ont déjeuné dans une improbable auberge à la Bastide où ils ont composé le menu (« On voudrait des pâtes avec des légumes ». « Bien, on va vous faire ça »), puis ont attaqué le col de la Palomère, pour enfin descendre jusqu’à Prades par une vallée magnifique.
Ceux qui, ayant choisi le train de nuit pour Collioure (arrivée prévue à 7H12), sont arrivés à Perpignan vers midi, ont décidé d’improviser un itinéraire étonnant, se sont finalement séparés en deux groupes : ceux (Patrice et Eric) qui sont arrivés très fatigués car ils avaient coupé au plus court ; ceux (Maxime et Didier) qui sont arrivés moribonds, ayant choisi un parcours plus exigeant !
Mais tous se sont retrouvés autour de la table de la belle « maison Prades », tenue par un sympathique duo Belgo Brésilien (assez chiche toutefois sur le fromage ; apporter son camembert).
Quand même
2ème jour : Où on découvre que le camion roule beaucoup moins bien sans la clé de contact.
Prades-Mijanes
La encore deux courants s’affrontaient, ceux qui étaient pour partir tôt, car il allait faire chaud, ceux qui étaient pour faire la grâce matinée. Le col de jau et la météo allait donner un net avantage à la première option.
Changement de chauffeur au premier col et plongeon dans la vallée…..avec les clés du camion dans la poche de notre ami Patrice, fringant sur sa bicyclette. Maxime et didier se sont fait un plaisir de remonter le col pour apporter les clés à Jean Pierre qui était « de camion ». Coup de chance, les portables passaient, autrement on attaquait clés en poche le col suivant (col de Garavel) où nous avons pique niqué.
Les paysages deviennent nettement montagnards.
Après déjeuner et le col de Mollis, changement d’itinéraire malheureux, qui nous conduit vers Quérigut dans des pentes à 12/13%. Patrice arrive avec un léger retard, mais il a une excuse, sa chaine a déraillé.
Arrivés au relais de Pailhère, l’hôtesse nous accueille, par cette phrase qui fit beaucoup d’effet : « non, je n’ai aucune réservation pour des cyclistes et c’est complet ». Maxime a failli perdre son sens de l’humour. C’était une blague.
Le soir on récupère Fred.
64KM mais 185
3ème jour : Où certains découvrent que « col hors catégorie » ne veut pas dire que ça monte si peu qu’on refuse de le classifier.
Mijanès-Tarascon/Ariège
L’expérience de la veille conduit à un départ groupé avant la chaleur, vers le col de Pailhère, hors catégorie donc, et qui est effectivement assez raide. On est là dans un vrai (et beau) paysage montagnard. Après une belle descente, une remontée au col de la Chioula où on déjeune avant d’aller au col de Marmare. On emprunte ensuite la très belle route de la corniche au dessus d’Ax les Thermes. Certains (Etienne, Patrice, Patrick, Catherine et Jacques) font du tourisme et visitent église romane (Axiat, exceptionnel) ou chateau fort (Lordat). On rejoint Tarascon par le Pas de Souloumbrie. Patrice arrive avec un léger retard, mais il a une excuse, sa chaine a….
Pendant ce temps, Fred et Maxime, qui n’ont pas leur compte de sueur partent visiter Foix à
Maxime qui a repéré d’accortes bougresses pyrénéennes prétendra avoir perdu son alliance, stratagème éculé, aussi vieux que le mariage. L’alliance réapparaitra comme par miracle sitôt le domicile conjugal en vue.
72km, 1900m de D+
4ème jour : Où on découvre que Seix ne suppose pas forcément érotisme
Tarascon-Seix
En route pour le port de Lhers, forêt puis alpages à troupeaux. Ce coup ci c’est sur, on est en montagne. On redescend au lac de Lhers puis col des Agnes, Aulus où on pique nique (découverte du boudin froid pour certains), et enfin le col de Latrappe qui nous conduit à Seix à l’hotel du mont Vallier, très jolie maison pyrénéenne.
Les places sont maintenant bien établies dans la montée des cols : Maxime d’abord, puis vient Didier, puis Fred, puis Etienne, puis Jean Pierre, puis Patrick, puis Jacques, puis Catherine, puis Patrice mais il a une excuse, sa chaine….Eric est plus inattendu et se positionne soit devant soit au milieu soit derrière selon l’heure de lever, le temps, son humeur et quelques autres paramètres délicats à évoquer ici.
Seix est une jolie bourgade avec un intéressant château fort.
5ème jour : Où on découvre que 36° sous abri à un mètre du sol, ça fait beaucoup de degré en plein soleil, sans vent, dans un col façon four solaire.
Seix-Luchon
La météo annonçait 36° ressenti 39°. Elle avait raison !
Le départ tôt nous permettra de passer le col de la Core sans trop de douleur (belle route beaux villages), ça ira encore pour le Portet d’Aspet. Patrice arrive avec un léger retard, mais il a une excuse, sa….
Le fait d’avoir confié les soins du pique nique à Fred qui est assez fine gueule et un peu gourmand, n’était peut être pas en accord avec la température (Boudin, pâtés (avec un « s »), jambon, fromages (avec un « s »), melons, tomates, abricots). Aussi le dernier col, (col de Menté), qui en plus était le plus dur de la journée, au plus fort de la chaleur de l’après midi, nous a vu tous souffrir beaucoup, certains étant quasiment en perdition !
Mais finalement, après une bière réparatrice à l’ombre, au bistrot du col, chacun est remonté sur son vélo et s’est élancé vers Luchon. Un peu vite pour Jacques qui « va aux vaches » au premier virage (autrement dit termine le virage dans la pelouse, mais sans casse).
A Luchon bien sur, promenade sur les allées d’Etigny !
6ème Où on découvre qu’à la SNCF les trains de nuit roulent en car (de jour).
Luchon-Ste Marie de Campan
Nous devions retrouver notre ami Ricardo à sa descente du train à 8H. Il arrivera à midi en car !
Dans l’intervalle toute l’équipe était partie à l’assaut du col de Peyresourde, Maxime étant monté à bon rythme, pour redescendre ensuite chercher Ricardo et nous rejoindre avec le camion. Descente sur Arreau où on fait le plein d’eau pour attaquer le très joli col d’Aspin. Patrice arrive avec un léger retard, mais il a une excuse …..
On est doublé par Maxime et Ricardo en camion. Transmission des clés à Etienne puis Maxime et Ricardo redescendent le col à vélo coté Luchon pour le remonter ensuite, puis redescendre, toujours à vélo, coté Sainte Marie de Campan pour remonter à nouveau au col.
Pendant ce temps nous arrivons à Sainte Marie de Campan, (sauf Etienne en charge du camion qui fait la sieste dans les prairies) : vision étonnante d’une brochette de bonshommes (Eric, Jean Pierre, Patrick et Jacques), sortant de la douche, vêtus d’une simple (et courte) serviette de bain, guettant au bord de la route avec une nuance de désespoir au fond des yeux, l’arrivée du camion qui transporte leurs bagages !
Évidemment, en soirée, visite de la forge où Eugène Christophe a réparé la fourche de son vélo qu’il avait cassée dans la descente du Tourmalet, en 1913.
60km, 1790m de D+
7ème jour Où on découvre que certains de nos amis en ont sous le pied.
Ste Marie de Campan-Arrens
Départ dans la brume, vers le col mythique du Tourmalet, qui n’a pas usurpé sa réputation. On sort de la mer de nuage au bout de quelques km pour attaquer les pentes à plus de 9 ou 10%, d’autant plus difficiles qu’un vent de face assez vif descend du col. Catherine, qui a attendu Patrice qui avait crevé et dont la chaine…arrive au col avec un léger retard. Fred Didier Ricardo et Maxime, qui préparent l’étape du tour, ne nous ont pas attendus et ont filé pour rajouter quelques difficultés au parcours.
Redescente à Luz où on visite l’étonnante église fortifiée des templiers, puis vers Pierrefite où on s’engage vers Saint Savin (très beau prieuré roman), la route du lac d’Estaing et le col des Bordères où Patrice arrive avec un léger retard, mais il a une….
Arrivée enfin à Arrens où on retrouvera quelques temps plus tard les valeureux qui auront fait un crochet par Luz Ardiden, Cauterets et le pont d’Espagne, et qui accusent quand même un peu le coup.
Pour la version soft,
Pour la version hard, plus de
8ème jour Où on découvre que vélo et arithmétique ne font pas toujours bon ménage
Arrens-Tardets
Le col du Soulor se passera dans le brouillard, puis vient le magnifique et vertigineux cirque du Litor, où les nuages se déchirent et donnent une ambiance romantique très particulière au site. C’est beau ! Le col de l’Aubisque enfin nous ramène le plein soleil. Très beau coup d’œil sur les sommets environnant : Coutches, Sarrière, Pen Medaa etc.
Pot réparateur à Laruns, où c’est le jour de marché, puis en route vers le col de Marie Blanque. Pique nique au milieu des vaches au très joli plateau de Bénou. Patrice en charge des courses et qui ne sait compter que jusqu’à dix, n’a pas prévu Ricardo parmi les convives : il faut dire que ce dernier roule tellement vite qu’on n’a pas le temps de le voir passer. On se désaltère à l’eau délicieuse d’une source dénichée par Patrice.
Avec Marie Blanque, on quitte les grands cols pyrénéens pour s’engager vers le pays basque, où on arrivera en fin d’après midi, à Tardets.
Ricardo qui avait le choix entre partager son lit avec Didier ou Maxime, ou bien aller dans un autre hôtel a choisi cette dernière solution. Allez savoir pourquoi ?
Il nous rejoint au diner où un intéressant débat s’engage sur les mérites comparés des vins basques (Irrouléguy) et Béarnais. Nous aurons la réponse le lendemain.
97km 2000m de D+
9éme jour Où on découvre que bière et Irrouléguy ne font pas toujours bon ménage
Tardets-Saint Jean de Luz-Paris (en TGV pour ce dernier tronçon)
Ricardo nous rejoint au petit déjeuner. Il affiche une intéressante teinte verdâtre qui démontre, si nécessaire, les effets néfastes de l’Irrouléguy (boisson dont il a usé la veille en association avec de la bière). Il choisira l’option « camion » pour cette dernière journée et on le verra beaucoup se déplacer un rouleau de PQ à la main.
Edwin est également là, qui a eu la gentillesse de se joindre à nous pour ce dernier jour. En raison du temps couvert et menaçant, nous limitons nos ambitions et nous engageons vers le col de Lecharria, typiquement basque (succession de « coups de cul » à 11, 12, 13% ou plus), pas très haut mais douloureux. On rentre dans le nuage et on enchaine par le col de Burdin Olatze (Ahusquy) où on essuiera la seule averse du séjour, puis le col d’Aphanize. Ambiance et paysages magnifiques, surtout à la descente vers Mendive par des vallonnements herbus splendides : une symphonie de verts. Pot et déjeuner à Saint Jean pied de port (un coca pour Ricardo) et on repart vers la mer, en empruntant une petite route sévère le long de la Nive avec des raidars terribles auxquels le dérailleur du vélo de Fred ne résistera pas. Patrice arrive avec un léger…mais il a une…Le temps est de plus en plus beau. Passé Saint Pée sur Nivelle on prend la vieille route de Saint Jean qui monte et nous permet de découvrir l’océan : Mont joie, Mont joie, les pèlerins agenouillés et en pleurs louent le seigneur de leur avoir permis de réaliser cet exploit.
Saint Jean de Luz enfin, sous le soleil. Photos face à la mer et au fort de Socoa ; chacun congratule ses amis ; embrassades et émotions.
Strip tease intégral dans les rues de saint Jean pour reprendre une tenue civilisée, à la grande surprise des passantes rougissantes (mais intéressées). Puis en route pour la gare : Catherine crève (pour la première fois) à 100m du but. Elle finira à pied !
En conclusion
28 cols, 17390 m de D+ 745 km!
Des remerciements tout particuliers pour Patrick qui a accepté de conduire le camion le premier jour. Pas plus que les autres il n’en avait envie, mais il s’est dévoué pour le groupe.
Honneur à Patrice notre doyen, qui a vaillamment franchi les cols sur son vélo, et ce malgré une avalanche d’incidents techniques. Il nous ouvre ainsi des perspectives de belles et nombreuses années de cyclotourisme. Il est pour tous un exemple.
Retrouvez les premières photos de la Transpyr à la rubrique « Album ».